Nous consacrons deux journées complètes à l’observation de la faune de Gorongosa, au cours de quatre safaris en véhicule ouvert. Une de ces quatre demi-journées pourra être réservée à une autre activité, comme un safari à pied (recommandé) ou une visite dans les communautés voisines du Parc. A décider entre nous.
Les safaris à Gorongosa sont toujours passionnants et il est particulièrement intéressant d’observer les changements de végétation, preuve évidente de la grande biodiversité du parc, et de rechercher des animaux plus difficiles à voir ailleurs, tels les nyalas et les hippotragues noirs. Une très grande variété de faune est présente et visible ici, éléphants, buffles, impalas, cobes à croissants, cobes des roseaux, bubales, koudous, oribis… un descriptif précis du Parc se trouve en encadré et présente tous ces aspects en détail.
« Gorongosa n’est pas seulement un Parc naturel. Pour les Mozambicains, c’est une sorte de symbole national. C’est le cœur du pays, victime d’un long arrêt cardiaque mais qui bat de nouveau. » (extrait de Courrier International n° 917 de Mai 2008). Pour nous Gorongosa est le lieu d’une des biodiversités les plus riches d’Afrique australe et aussi un formidable projet de développement écologique et humain.
Le Parc de Gorongosa appartient à la grande vallée du Zambèze. D’une superficie de 5.370 km², il est le point de convergence de plusieurs rivières, dont l’Urema et la Mussicadzi, qui forment en son centre le grand lac Urema. La rivière Pungué forme quant à elle la limite Sud du Parc et s’écoule jusqu’à l’Océan indien au niveau de Beira. Autour du lac Urema s’étendent à perte de vue les plaines inondables et les forêts riveraines, lieux de prédilection de milliers de Cobes des roseaux et de Cobes à croissants ainsi que de plusieurs troupes de lions. En toile de fond, et partiellement intégré au Parc, l’imposant Mont Gorongosa (1.862 m) veille sur la réserve et lui apporte une partie de son eau avec ses 2 mètres de précipitation annuelle. Outre le Lac Urema, ses marécages et plaines inondables, le paysage présente également des zones de savanes plus sèches, des forêts d’arbres à fièvre (!) et d’étonnantes forêts humides, rares sous ces latitudes. Les palmiers, Borassus géants et frêles Ilalas, sont abondants dans l’ensemble du parc et sont un de ses traits caractéristiques. Cette diversité végétale et ces reliefs variés dessinent un paysage unique, beaucoup plus vert que dans la plupart des Parcs d’Afrique australe.
Si la faune de Gorongosa a beaucoup souffert des années de guerre, elle est aujourd’hui d’une incroyable vitalité. Alors que certaines espèces étaient proches de l’extinction en 1992, les populations animales se sont reconstituées avec une étonnante rapidité. A tel point que le Parc contribue aujourd’hui au repeuplement d’autres Parcs Mozambicains, comme Zinave, avec ses cobes des roseaux, cobes à croissants (45.000 !), impalas, phacochères... Les éléphants dépassent désormais le millier d’individus, pour seulement 150 survivants en 1994… Et les magnifiques hippotragues noirs connaissent une croissance annuelle de plus de 20%. Cette espèce, en déclin dans le Parc Kruger en Afrique du Sud, et difficile à observer ailleurs, est ici un animal visible et remarquable. Les petits oribis, rares en Afrique australe, sont très nombreux, de même que guibs harnachés, grands koudous et nyalas… La population de prédateurs est florissante, avec 150 lions et 50 lycaons, et de nombreuses naissances qui sont autant de signes d’une ère nouvelle pour la faune. Quant aux oiseaux, ils sont légions, 300 espèces sont recensées dans le Parc, et les ornithologues passionnés viennent ici observer des espèces rares ou endémiques comme le Loriot vert ou le Gobe-mouche de Vanga.
Gorongosa appartient aussi à l’histoire du Mozambique. Situé pratiquement au centre du pays, il fût pendant la guerre civile (1976-1992) un camp de résistance de la Renamo et le théâtre de combats acharnés (les impacts de balles sur certains bâtiments du camp de Chitengo en témoignent). Après la guerre, le pays (le plus pauvre du monde en 1992) et le Parc étaient exsangues. Quelques années plus tard vint Greg Carr, un jeune millionnaire américain, un génie de l’informatique et des télécoms, et aussi un humaniste en quête d’un éden africain. La fondation Carr, en collaboration avec le gouvernement mozambicain, travaille sur un programme de réhabilitation de trente ans et après plus de quinze années d’efforts, les résultats sont impressionnants, vous pourrez en juger par vous-même ! Gorongosa est un immense projet écologique mais aussi un projet humain : le village voisin de Vinho compte 600 adultes dont 200 sont employés par le Parc…
Ainsi, visiter Gorongosa est non seulement découvrir une nature d’une beauté et d’une richesse incomparables mais c’est aussi vivre « in situ » un chapitre de l’histoire contemporaine du Mozambique et participer à un projet de développement exemplaire au cœur de l’Afrique.
Pour plus d’informations et d’actualités, vous pouvez consulter le site du Parc, notamment ses vidéos : https://gorongosa.org/
https://gorongosa.org/human-wildlife-coexistence/
https://gorongosa.org/saving-pangolins/
https://gorongosa.org/pangolin/